20 février 2020
Depuis ce lundi, la semaine immobilière des notaires bat son plein. Les notaires des différentes provinces wallonnes se sont succédé jour après jour pour analyser le marché immobilier local de leur province. Avec la dernière conférence de presse wallonne qui a eu lieu ce matin à Namur, il est temps de tirer un bilan global pour la Wallonie. Les chiffres bruxellois seront dévoilés ce vendredi.
Le Brabant wallon est une province un peu à part au niveau régional, puisque sur les dix communes wallonnes où le prix médian est le plus élevé, neuf d’entre elles sont situées dans cette province. La seule exception est Attert, en province de Luxembourg. Avec un prix médian de 310.000 euros pour une maison, le Brabant wallon est la seule province wallonne dont le prix médian est supérieur au prix médian en Belgique, en effet le prix médian y 30 % plus élevé que la médiane nationale et 80 % plus élevé que la médiane de la Wallonie.
De l’autre côté du spectre des prix, on retrouve la province du Hainaut. Avec un prix médian de 145.000 euros pour une maison, il s’agit de la seule province qui se situe en-dessous de la médiane régionale. D’ailleurs, si l’on regarde les 10 communes wallonnes où le prix médian d’une maison était le plus bas en 2019, 8 d’entre-elles sont situées dans la province du Hainaut. Les deux exceptions sont Viroinval et Hastière, en province de Namur, qui présentent la particularité de disposer de nombreux chalets situés dans des domaines de loisir qui tirent le prix médian vers le bas.
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Où achètent les jeunes?
La Fédération du Notariat (Fednot) s’est aussi intéressé au comportement des acheteurs de moins de 30 ans. En 2019, 26,1% des acheteurs d’un bien immobilier en Wallonie étaient âgés de moins de 30 ans. Mais où achètent-ils ?
Si l’on regarde le top 10 des communes wallonnes où la part des jeunes est la plus élevée parmi les nouveaux acquéreurs, il s’agit principalement de communes peu peuplées. 8 de ces 10 communes comptent effectivement moins de 10.000 habitants (Merbes-le-Château, Limbourg, Héron, Engis, Brunehaut, Aubel, Mussson et Berloz). Seuls Aiseau-Presles et Dison ont plus de 10.000 habitants. Ces deux communes présentent un prix médian pour une maison inférieur au prix médian de leur province respective.
Des taxes plus élevées en ville
« L’acquisition d’un immeuble en zone urbaine entraine souvent davantage de taxes. En effet, en Région wallonne, la réduction des droits d’enregistrement est liée au montant du revenu cadastral avec un plafond de 745 € pour bénéficier de cette réduction (6% de taxe au lieu de 12,5 %). En ville, ce plafond est relativement vite atteint … On constate dès lors logiquement une importante demande des plus jeunes dans des zones rurales où les RC permettent de bénéficier de cette réduction importante sur le plan financier », analyse Renaud Grégoire, porte-parole de notaire.be.
Si l’on se penche sur les dix communes les plus peuplées de Wallonie, la part des acheteurs de moins de 30 ans varie entre 18,7% et 32%. Ce sont dans les communes où les prix médians sont les plus bas (Charleroi, La Louvière, Seraing, Mouscron et Verviers) que le pourcentage d’acheteurs de moins de 30 ans est le plus élevé. A l’inverse, les communes qui affichent un prix médian le plus élevé (Braine-l’Alleud et Namur) ont le pourcentage le plus faible d’acheteurs de moins de 30 ans.
A quoi faut-il faire attention quand on a moins de 30 ans et qu’on souhaite acheter un bien immobilier ? « Acheter un bien entrainera inévitablement la revente de celui-ci. Parfois 20 ou 30 ans plus tard mais parfois aussi 2 ans après. Il convient donc de choisir sa localisation en tenant compte du potentiel de l’endroit où l’on achète et pas uniquement sur le niveau des prix. En effet, certains biens peinent à trouver preneur et il faut se garder de se jeter dessus uniquement parce qu’ils ne sont « pas chers »… », avertit le notaire Renaud Grégoire.